Quand Eliane OULA mélange pagne tissé et tissu européen

Depuis sa tendre enfance, Mrs Eliane OULA avait une passion palpable pour la couture, passion qu’elle exprimait en cousant, main levée, des vêtements pour ses poupées. Promise à une formation professionnelle de styliste en Italie, l’occurrence de certains événements de vie la privèrent très tôt de réaliser ce vœu. A la place, elle fut diplômée d’une école de Finances à Paris et exerça pendant longtemps un métier dans ce secteur. Mais comme le dit un proverbe togolais :

Là où le cœur est, les pieds n’hésitent pas à y aller.

Proverbe togolais

Poussée par sa passion, elle apprit en autodidacte et en cours par correspondance la couture. Elle finit par quitter la France pour revenir dans le pays de ces ancêtres, la Côte d’Ivoire. Elle s’inscrit pour une formation en stylisme à   l’EIFP Michèle Yakice. Elle exerce aujourd’hui sa passion d’enfance et partagera avec d’autres stylistes du continent, le grand T du African Lifestyle Show spéciale édition Lomé. Elle nous relate ici son parcours atypique et nous livre ses impressions sur le festival.

Afrikimodi : Vous exerciez en France un métier de Financier avant de revenir en Côte d’Ivoire pour vous mettre à votre passion d’enfance, le stylisme. Comment vous et vos proches avez vécu ce changement de carrière et de vie ?

Eliane OULA : Ce changement de carrière et de vie a été bien accepté par mon père, ma mère et surtout mes sœurs qui m’ont toujours soutenue. Par contre l’homme de ma vie a eu du mal, mais il finit par comprendre et aujourd’hui il est mon mentor.

A votre retour au pays, vous avez d’abord suivi une formation professionnelle dans une école de stylisme avant de vous lancer réellement. Pourquoi avoir jugé nécessaire de vous faire former alors que vous arriviez déjà à l’époque à faire de belles œuvres en étant autodidacte ? Quel apport cette formation a eu sur votre carrière actuelle ?

Il le fallait !!! C’était important pour moi de faire une formation en stylisme pour acquérir la connaissance intellectuelle de la chose même et tout le volet technique du tracé, du patronage, de la coupe et la couture. Le métier de la mode est vaste, et rester autodidacte ne correspondait pas à ma vision du stylisme. Il me fallait les diplômes pour bien accomplir ma passion. Sur ma carrière, je peux faire prévaloir mes diplômes en plus de mes œuvres et mes expériences. Je suis une passionnée accomplie.

Eliane OULA dans ses ateliers

Entre votre retour au bercail, votre formation et votre début de carrière en tant que styliste, quelles difficultés avez-vous rencontrées ? Comment les avez-vous surmontées ?

Le retour n’a pas été facile, il fallait s’adapter à ma nouvelle vie à Abidjan, mais avec la grâce de Dieu et rage de réussir dans ce nouveau choix, j’y suis arrivée. La difficulté que l’on surmonte mais qui revient chaque fois est celle liée à l’embauche des collaborateurs de couture qui sont instables, qui vous lâchent au moment où vous avez le plus besoin d’eux. C’est très stressant et fatigant !! Mais j’arrive toujours à trouver un plan B pour continuer mon travail.

Du haut de votre expérience, brève et pourtant riche, quel regard portez-vous sur la mode en général et celle africaine en particulier ?

Effectivement, du haut de mes 5 ans de carrière et pourtant riche, j’ai croisé du beau monde (ambassadeur, ministre, quelques grands devanciers dans la mode) et les différents défilés à travers quelques pays me permettent d’apporter un regard positif sur la mode en général. Il y a d’énormes progrès et une technologie adaptée au monde de la mode. Les créateurs sont de plus en plus innovants et l’Afrique n’est pas en reste. La mode africaine est mieux vu et apprécié.

On vous annonce comme participante à African Lifestyle Show 3. Quelles sont vos impressions à quelques jours du début du festival qui se tiendra du 06 au 07 Juillet prochain à Lomé ?

Je compte me faire connaître à ce défilé à travers du chic et du beau. Je pense que tout se passera bien et nous aurons un bel événement.

Qu’est ce qui fait selon vous la particularité de African Lifestyle Show par rapport aux autres événements auxquels vous avez jusque-là participé ?

La particularité de ALS est que cet événement est organisé par une panafricaine qui est Miss Oneney, elle me fait penser à un autre grand panafricain nommé Alphadi. L’événement va déceler de nouveaux créateurs et les plus talentueux auront un prix. C’est motivant pour les stylistes.

Créations de Eliane OULA

Que mettez-vous en place dans le cadre de la préparation de ce festival ?

Humm !!! Du beau et du chic : il y aura du prêt à porter féminin fait essentiellement en pagne pour l’exposition. Et la collection que je prépare pour le défilé est un mélange de pagne tissé Ivoirien et de tissu européen.

Si vous deviez formuler une phrase à l’endroit du public de ALS 3, laquelle serait-elle ?

Que le public Togolais, Africain et européen viennent nombreux découvrir de talentueux créateurs de mode. Il y aura de belles œuvres que nous pourrions reproduire à la demande pour eux lors de leurs cérémonies de gala, de mariage et pour tout autre activité.

Votre mot de fin

Mes remerciements à ma fille Oneney, une brave et sublime dame. Que la fête soit belle et que cet événement apporte beaucoup aux créateurs Africains. Que cet événement devienne grandiose a l’image des grands événements américains et européens. Beaucoup de succès à ALS3.

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